Installez-vous, prenez le temps… et laissez-vous raconter plus d’un siècle d’histoire familiale.
De Paris à Golfe-Juan, d’une marmite roulante à FRITES KORNER.
Plus qu’une recette, une lignée. Une frite qui a traversé les générations, les villages, les rires et les silences, pour arriver jusqu’à vous aujourd’hui dans un simple cornet… mais chargée de tout ce qu’elle a vécu.
Pascale GOURDOU, la trisaïeule, quitte son Sud-Ouest natal pour un voyage à Paris. La capitale bruisse de voix, de fiacres, de marchés. Un jour, au détour d’une rue, une odeur chaude et inconnue la retient : une femme, une marmite roulante, des pommes de terre qui plongent dans l’huile et remontent dorées, croustillantes.
Pascale s’approche, captivée par la scène. Elle observe la technique, la rapidité, le geste sûr de la vendeuse de pommes frites. Elles discutent longuement : la cuisson, les cornets, le service, la relation aux clients. La vendeuse sent chez elle une vraie curiosité, une forme de respect pour ce travail. Alors, dans un geste presque initiatique, elle lui tend l’outil et la laisse essayer.
Dans son journal intime, Pascale écrira plus tard combien ce moment l’a éblouie : le parfum, le goût, l’ambiance. Elle conclut en promettant qu’à son retour, elle fera découvrir cette frite à sa famille. Elle imagine déjà les visages étonnés, les exclamations, les « Encore ! ». Elle ne ramène pas qu’une recette : elle rapporte une idée, un geste, une émotion.
Un an plus tard, en 1896, Pascale a déjà fait sien ce qu’elle a appris à Paris. Elle ne se contente pas de reproduire la recette : elle l’ajuste, la goûte, la corrige. Elle choisit les pommes de terre avec soin, invente sa manière de rouler les feuilles en cornets, affine les temps de cuisson. Peu à peu, elle transforme cette frite en une création unique.
Lors des réunions familiales, la marmite devient le centre secret de l’attention. On parle, on rit, on discute fort, mais au fond, tout le monde guette le moment où Pascale annonce : « On va faire des cornets ! » Les frites sont préparées avec patience, servies dans ces cornets roulés à la main, partagées comme un trésor qu’on ne dévoile qu’aux proches.
Le savoir-faire de Pascale devient alors un véritable secret de famille, transmis de mère en fille, de conversation en conversation, d’odeur en odeur. Son secret traversera les décennies, porté par les gestes plutôt que par les mots.
La fille de Pascale, Léontine MAZENS, née en 1900, reçoit en héritage ce secret si jalousement gardé. Toute sa vie, elle prépare les fameuses frites de sa mère pour la famille, puis pour les voisins, puis, très vite, pour le village entier.
Les frites sont servies dans des cornets, souvent accompagnées de ratatouille ou de « Chichoumeille », une ratatouille sans courgettes. Les plats circulent, les bols se vident, les conversations s’animent. Dans cette ambiance, Léontine s’impose naturellement : tout le monde l’appelle « la Reine de la frite ». Ses frites prennent un nom à part entière : les FRITES ROYALES.
Son mari est cultivateur de pommes de terre, d’oignons, d’ail, et bien d’autres choses. La frite, ici, part vraiment de la terre : on la plante, on la récolte, on la transforme. Chaque cornet raconte l’histoire d’un champ, d’une saison, d’un geste répété.
Léontine transmet ensuite son savoir et sa passion à sa fille Odette BARTHE, née en 1923. Odette grandit dans ce climat où la frite fait partie des grandes réunions de famille, où l’on fabrique les cornets en feuilles roulées presque machinalement, comme on plie des souvenirs.
En pleine campagne, lors des vendanges, Odette est au milieu des femmes qui travaillent. Souvent, elle finit avant les autres, non pas pour se reposer, mais pour aller préparer les frites pour tout le monde. C’est sa manière à elle de prolonger la journée, de la faire basculer du travail à la fête.
Plus tard, Odette intègre un restaurant universitaire. Là encore, impossible pour elle d’imaginer une cuisine sans ses bonnes frites. Une fois par semaine, au minimum, les étudiants ont droit à la recette familiale. Ils l’appellent affectueusement « Mamie les bonnes frites ». La tradition, ancrée dans un village, s’invite désormais dans un restaurant collectif.
En famille, lorsqu’elle veut faire des frites, Odette a une expression qui revient sans cesse : « On va faire des cornets ». Avec son accent prononcé, ce mot se déforme doucement, devient « KornER ». C’est de là, tout naturellement, que naîtra plus tard le nom de l’enseigne KORNER, puis FRITES KORNER.
La fille d’Odette, Christiane DIVERRES, décide à son tour de faire vivre cette tradition dans un commerce. Avec son mari, elle crée en 1980 un restaurant routier à Golfe-Juan, nommé Le RestoSelf. La cuisine y est familiale, généreuse, centrée sur des plats simples, mais avec une exigence : proposer de bonnes frites maison, selon la recette secrète de Pascale, la trisaïeule.
Comme chaque année, Odette vient aider sa fille Christiane et son gendre PHILIPPE. Elle est là lors des pics d’affluence, l’été, lorsque la clientèle se presse. Non seulement elle soutient le service, mais elle veille à la transmission du geste, à la cuisson juste, à l’esprit de la frite familiale. Les petits-enfants grandissent dans ce décor et l’appellent, comme les étudiants, « Mamie les bonnes frites ».
Les trois enfants de Christiane grandissent au milieu de cette Tradition Familiale. Pour eux, la pomme de terre est partout : dans les bacs, dans les casseroles, dans ces grands sacs en toile de jute de 50 kilos qui s’entassent. L’odeur de la terre fraîche et du foin se mêle à celle de l’huile chaude.
Une anecdote reste gravée dans la mémoire de la sœur aînée. Un jour, une courtilière, insecte impressionnant mais inoffensif, s’échappe d’un de ces sacs de patates. En passant la main dans ses longs cheveux, elle sent quelque chose de vivant : elle saisit avec stupeur cette créature qu’elle trouve hideuse. La frayeur passe, l’histoire restera. Aujourd’hui, cet insecte a quasiment disparu, et cette scène appartient à un autre temps.
Christiane se souvient avec émotion de cette magnifique panthère en poterie qui a orné le restaurant dès le début des années 80. Au départ, c’est une touche décorative, presque humoristique. Mais très vite, elle devient le symbole de son caractère : une tenue de l’établissement avec poigne, une rigueur qui ne laisse rien passer.
Quand son mari ou certains clients veulent la taquiner, il leur suffit d’évoquer ses bonnes frites ou sa recette ancestrale. Christiane sort alors les crocs, bondit, répond avec un mélange d'humour et de fermeté. La panthère en poterie se met à ressembler à la patronne. Le surnom s’impose de lui-même : « Chez la Panthère ».
Le mari de Christiane tombe gravement malade. Le couple décide de s’arrêter et de mettre le commerce en gérance. Après le départ des gérants, le local, toujours propriété de la famille, reste fermé. La panthère, elle, attend son heure.
Le fils de Christiane, Alain THEILLET, et ses deux sœurs ont été bercés toute leur enfance par les bonnes frites maison. C’est dans ce commerce de Golfe-Juan que le fils aîné d’Alain fera ses premiers pas d’enfant, comme un signe discret qu’il y a là une histoire qui ne demande qu’à continuer.
En 1989, Alain offre à sa grand-mère Odette, « Mamie les bonnes frites », une nacre en forme de cornet. L’objet est beau, délicat, presque cérémonial. Il symbolise un cornet dans lequel on peut déposer les frites pour les partager. C’est un geste de tendresse, mais aussi une manière de dire que la frite, ici, mérite un écrin.
Le commerce est fermé, le local reste silencieux. Alain, très proche de sa grand-mère Odette et de sa mère Christiane, ne se résigne pas à voir disparaître les frites familiales dans le souvenir. L’heure est grave, oui, mais elle est aussi décisive : il faut que quelqu’un reprenne le flambeau, sinon la Tradition Familiale risque de s’éteindre.
En janvier 2018, Alain prend une décision capitale. Avec l’aide de sa famille, il décide de lancer les travaux du local resté fermé. L’objectif est clair : commercialiser et faire revivre la fameuse frite authentique de la famille. Il crée une société qui, l’année suivante, donnera naissance à la fameuse enseigne FRITES KORNER, chargée de symboles et d’histoire.
Dans ce nouveau Frites Korner de Golfe-Juan, une silhouette familière trône à nouveau en place centrale : l’emblématique panthère. Comme un clin d’œil du passé, elle revient veiller sur les fourneaux et les cornets. Les clients découvrent une frite maison, authentique, sans toujours savoir qu’elle porte plus d’un siècle de mémoire.
Odette décède paisiblement en avril 2018, à l’aube de ses 96 ans. Elle s’en va en sachant que son petit-fils Alain poursuivra la fabrication de la frite maison dans les « Korners », comme elle le disait si souvent. C’est le plus bel hommage que pouvait lui rendre l’enseigne FRITES KORNER : faire vivre sa recette, son esprit et la lignée familiale à travers chaque cornet.
Une lignée, une recette, un état d’esprit.
De Pascale GOURDOU à FRITES KORNER, la frite n’a jamais été un simple accompagnement. Elle a été une histoire, une excuse pour se rassembler, un langage que chaque génération a parlé à sa manière.
Chez FRITES KORNER, chaque cornet que vous tenez entre vos mains porte un fragment de cette histoire. Et si vous écoutez bien, entre le croustillant et la chaleur, vous entendrez peut-être encore la voix de « Mamie les bonnes frites », un rire d’enfant ou l’écho d’un journal intime de 1895.
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